Un livre sur le travail forcé au Sénégal entre 1920 et 1960

À partir d’archives administratives inédites, d’articles de presse et d’entretiens oraux, « Travail forcé et mobilisation de la main-d’œuvre au Sénégal » de Romain Tiquet propose une histoire sociale du travail forcé en Afrique de l’Ouest.

Publié le 23 mai 2019  

À la croisée de l’histoire du travail, de l’Afrique et du fait colonial, ce livre propose une réflexion renouvelée de la « mise en valeur » des territoires coloniaux. Il interroge dans le même temps l’impact du travail forcé sur la rhétorique et les pratiques de mobilisation de la main-d’œuvre des élites postcoloniales au lendemain de l’indépendance du Sénégal en 1960.

Extrait d’un entretien de l’auteur avec Africa4, blog de Libération

Quatre formes de travail forcé sont utilisées au quotidien au Sénégal mais aussi dans l’ensemble de l’ancienne Afrique Occidentale Française (AOF).

La prestation ou « impôt de sueur », était un impôt payé en nature, comparable à la corvée d’Ancien Régime. Le système des prestations constituait la principale forme de travail forcé dans les colonies, imposée à tous les hommes entre 18 et 60 ans pour un nombre variable de journées de travaux sur les chantiers publics.

Par la suite, dans chaque colonie, le recrutement militaire annuel distinguait la première portion de soldats d’une deuxième portion du contingent, recrutée pour travailler sur les chantiers de travaux publics de la fédération. Véritable « tirailleur-la-pelle » pour reprendre une expression de Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal, les recrues ont été particulièrement mobilisées au moment de la Seconde Guerre mondiale.

Le travail pénal obligatoire constitue une troisième forme de travail forcé avec la mise en place, en particulier au Sénégal, de camps pénaux mobiles qui se déplacent de chantiers routiers en chantiers routiers. La main-d’œuvre pénale contribue très largement à l’intensification et au développement des infrastructures de la colonie.

Enfin, la réquisition de la main-d’œuvre constitue la dernière mesure coercitive à laquelle l’administration coloniale a recours pour fournir des travailleurs aux entreprises privées, en particulier les plantations de sisal au Sénégal.

Source : http://libeafrica4.blogs.liberation.fr/2019/05/22/tirailleur-la-pelle-le-travail-force-au-senegal-annees-1920-1960/

Travail forcé et mobilisation de la main-d’œuvre au Sénégal

Travail forcé et mobilisation de la main-d’œuvre au Sénégal. Années 1920-1960

Romain Tiquet, 2019. Avec une préface d’Alexander Keese et une postface d’Andreas Eckert.
288 pages - ISBN : 978-2-7535-7610-0
Prix : 26,00 €
Presses universitaires de Rennes

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