Culture du riz le long du fleuve, paysages arides dans le Ferlo.
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Autour du Lac de Guiers et de Richard-Toll, entre le Diéri et le Walo

Entre le Diéri, zone sèche favorable à l’élevage, et le Walo, zone agricole inondable aux terres fertiles et aux sols argileux, se succèdent villages peuls, wolof et maures...
Photos : Kamikazz
Messages
15 juillet 2018, 10:17, par Moreau
Bonjour Lucien,
Dans un moment de nostalgie alors que j’essayais de me souvenir des amis de Dakar, j’ai tapé ton nom et suis tombée sur ce magnifique poème qui m’a remis dans cette particulière ambiance de crépuscule à Dakar.
Que deviens-tu ? As-tu des nouvelles des 2 autres compères avec qui on déjeunait ?
Bien amicalement
Noële
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17 novembre 2017, 09:33, par Brignol Lucien Claude
J’ai vécu à Dakar pendant 3 ans, Je suis encore impressionné de ce que le Sénégal m’a laissé.
j^Je vous confie ce poème extrait d’un recueil " quelque(s) pas, quelque(s) parts en Afrique en guise de remerciement
LE BLANC AU BALCON
Comme le soir tombe sur Dakar, chez un ami, depuis la terrasse, je vois l’île de Gorée qui s’allonge pour se laisser gagner par le sommeil.
Bientôt le point le plus distinct de l’île est une pointe plantée de palmiers, qui prend un tournant en épingle. Gorée se tord comme un bras invite au ralliement, vous appelle, et vous donne une envie forte de rendez-vous.
Alors, pour retarder le crépuscule, le flamboyant et le bougainvillée se liguent contre les prétentions de l’obscurité. Ils mélangent leur feu et portent en vous la lumière jusqu’au fond des yeux. Ainsi, avec succès, à jamais, ils imposent à la mémoire la puissance sublime de leurs flammes.
Puis, des merles métalliques rassemblés sur le toit et les antennes des bâtiments bordant un môle, calment leurs incessants va et vient diurnes. La dernière chaloupe rejoint le continent, pendant que l’horizon nimbé par des rayons obliques, se déguise en photo jaunie. La mer s’éteint un peu plus et l’émotion de ce spectacle finit de vous pénétrer comme le soleil s’abîme dans l’onde océane.
Il faut bien prendre garde à toutes ces beautés, se méfier de ces îles de charme, sirènes aphones à force de hurler l’Histoire de leur passé. Ces cris de silence, tout à coup, rafraîchissent la mémoire, du vent glacé qui jadis gonfla des voiles et des escarcelles.
Je n’ai honte de rien, rien ne m’est reproché. Là-dessus je mesure la petitesse du monde et notre inévitable parenté. Lorsque l’on sait cela, on commence à se sentir entouré. L’eau vous cerne et vous transforme en île à votre tour. La vie dans cet archipel personnel, vous fait pousser d’autres racines.
Un jour, plus clair qu’à l’accoutumée, le miroir vous renvoie, l’image réfléchie d’un genre de mangrove où l’obier du platane s’est ouvert pour abriter des palmes.
Il faut se méfier de toutes ces beautés.
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