Pécheresse par essence, la femme, lourde de l’héritage légué par sa grand-mère Eve, se doit d’avoir deux fois plus de qualités que l’homme afin de paraître un tant soit peu aussi vertueuse que lui.
L’un des garants de la pureté de la femme était – et est toujours – son hymen, sa virginité. Tout d’abord sacralisée partout dans le monde, celle-ci a connu quelques revers de fortune depuis. Dans certaines banlieues européennes, l’urgence à une certaine époque était de perdre au plus vite sa virginité pour « savoir ce que ça fait », puis comparer entre copines les impressions durant le grand saut. C’était même trop la tehon que d’être vierge à dix-huit ou vingt ans révolus. La virginité était alors vue comme une tare rédhibitoire, un frein au plein épanouissement de votre « être profond » et vous étiez vu comme quelqu’un qui a de sacrés problèmes ma vieille. Aux USA, liberté sexuelle débridée rime avec des ordres magnifiant l’abstinence et la virginité reine.
Téranga, téranga
Bienvenue au Sénégal le pays de la virginité active. Car si certaines filles gardent leur hymen intact, leurs comportements démontrent qu’elles n’ont plus rien de l’innocente jouvencelle qu’elles s’évertuent à faire croire qu’elles sont. Le message est clair : elles sont open, disponibles de suite, y’a pas de problème.
Show du siècle à huit clos
Sitôt dans l’intimité de ces messieurs, les vierges se lâchent, se révélant plus rompues aux pratiques sexuelles alambiquées que leurs fainéantes aînées qui en comparaison semblent quelque peu handicapées moteur.
Nourries de films classés x et de revues classées wai sambandai, ces filles n’ont froid ni aux yeux ni au reste du corps. Elles font tout, acceptent tout et ont le bon goût de ne s’offusquer de rien. Maîtresses des initiatives, elles revisitent le Kâma-Sûtra auxquelles en surdouées de la chose elles rajoutent, grâce à leur juvénile absence de tabou, quelques figures supplémentaires. Pour elles, tout ceci est un jeu particulièrement… rigolo. Pour rester dans les classiques, elles peuvent se fendre d’un striptease digne d’un travesti brésilien finissant son numéro en un « nu existentiel ». Exhaustives sont les prestations de ces petites filles pas sages, avec une restriction toutefois qu’on ne touche pas à leur virginité car « t’es malade toi ! », « c’est pas bien de ne pas arriver vierge au mariage », « ma mère va me tuer si elle apprend que j’suis plus vierge » ou le fameux « papa ne sera pas content ».
Jeunes filles pas sages
Ces filles sont des petites filles qu’il importe de traiter comme telles même lorsqu’elles sont exagérément cambrées, affichant avec une juvénile arrogance les jouets tout neufs que sont leurs récents attributs de femmes « à part entière ».
Petites filles elles sont, petites filles elles demeurent malgré leur soif « d’émancipation ». Délicates, fragiles et innocentes même lorsqu’elles jurent comme des charretiers. Même lorsqu’elles s’abonnent aux mimiques et contorsions, s’efforçant d’imiter chanteuses, actrices « normales » ou de films érotiques et, ou pornographiques. Ces filles sont des jeunes filles et sont donc à considérer comme telles.
Terres de neige, terres de soleil : une même jeunesse
Sous tous les cieux la jeunesse est, à de rares exceptions près, frondeuse, aventureuse et à la recherche de ses propres limites. Lorsque les petites filles pas sages traversent cette période de tous les dangers qu’est le passage de l’adolescence à l’âge adulte, il incombe à ceux qui sont déjà passés par là et qui ont pu ou su éviter ces écueils, il incombe aux adultes, hommes comme femmes, d’agir en adultes en ayant pour ces fruits à la fois si verts et si mûrs, si osés et si innocents, l’attention, l’indulgence et la fermeté nécessaires afin de les faire traverser ces eaux tumultueuses, à gué.
Si cela se fait, ça ira.
C’est ainsi que le détournement de mineur est toujours passible du tribunal.
Qu’on le dise. On vous l’écrit.
À part ça, ça va.