Histoire et patrimoine / Tourisme et découverte

À Dakar, des quartiers étonnants !

Dakar réserve bien des surprises pour qui l’explore de près. Derrière des toponymes parfois cocasses ou énigmatiques se cachent des histoires et des paysages inattendus… Pour chaque coin de la capitale, anecdotes et contexte urbain vous révéleront les origines de leur appellation et l’ambiance qui y règne aujourd’hui.

Publié le 24 novembre 2025  

Almadies

Histoire : le nom « Almadies » garde un petit mystère, et trois origines se disputent la vedette. Influence arabe et portugaise : « Almadia » signifie pirogue. Cartographie portugaise : Dinis Dias, explorateur du XVe siècle, aurait baptisé le coin pour se souvenir de sa difficulté à naviguer. Naufrages célèbres : certains pensent que le nom évoquerait le « trépas » en arabe, à cause des nombreux navires échoués sur ces vagues atlantiques.

Anecdote : le phare des Almadies, perché sur la pointe, guide les bateaux depuis plus d’un siècle. Vagues, couchers de soleil flamboyants, habitants qui se baladent ; la pointe est un spectacle.

Profil actuel : quartier touristique avec plages privées, restaurants, vie nocturne et ambassades.

Les Almadies

Castors

Histoire : Castor doit son nom au système « castor », un programme d’habitat coopératif des années 1950. Les futurs propriétaires construisaient eux-mêmes leurs maisons, l’État ou l’employeur fournissant le matériel.

Anecdote : dans ces chantiers collectifs, l’entraide était si forte qu’une maison pouvait sortir de terre en un week-end… à condition que le thé circule sans s’arrêter !

Profil actuel : quartier populaire et commerçant, très fréquenté grâce à son grand marché devenu un véritable centre économique local.

Lieu marquant : Le marché Castors, marché de gros pour les légumes. On y trouve aussi de la viande et du poisson, des ustensiles de cuisine, des tissus, mais aussi et surtout toutes les poudres et les épices, ainsi que les différents ingrédients, mystérieux aux yeux des étrangers, utilisés pour se soigner ou pour plaire.

Gibraltar

Histoire : la colline rappelle la célèbre falaise européenne, d’où le nom. Les premiers habitants européens l’ont surnommée « petite Europe » en raison de ses bâtiments coloniaux.

Anecdote : longtemps discret, Gibraltar a été le refuge de ceux qui voulaient un peu de calme tout en restant proche du centre-ville. Le quartier garde un charme architectural et une ambiance feutrée.

Profil actuel : quartier résidentiel tranquille, chargé d’histoire et de charme. On y trouve de plus en plus de boutiques gérées par des Chinois.

Hann

Histoire : quartier originaire des Lébous, pêcheurs traditionnels, Hann est passé d’un village de pêcheurs à une zone urbaine. Le quartier accueille des institutions comme le Cours Sainte-Marie de Hann et reste marqué par son héritage maritime. La baie de Hann, jadis très réputée, est très polluée.

Anecdote : le Parc forestier et zoologique, créé il y a plus de 100 ans pour préserver flore et faune locales, reste un lieu prisé des promenades malgré les enjeux écologiques actuels.

Lieu marquant : parc forestier et zoologique de Hann.

Profil actuel : quartier mixte, résidentiel et industriel, Hann conserve des zones calmes, des espaces verts et un héritage culturel lébou, avec des projets de réhabilitation du parc et de la baie.

Plage de Hann

Maristes

Histoire : Les Maristes sont des religieux dont la mission est d’annoncer l’Évangile et de célébrer les sacrements. Les pères maristes vivant en communauté ont donné leur nom au quartier. C’est un quartier résidentiel qui s’est développé autour de cette institution et des zones calmes alentour.

Anecdote : les Dakarois se souviennent des promenades le long de la corniche vers les Maristes, entre verdure et maisons coloniales.

Profil actuel : quartier résidentiel tranquille, proche de la mer, avec écoles, résidences et quelques commerces, offrant un contraste avec le côté industriel de Hann.

Médina

Histoire : fondée en 1914 par les colons français, qui, prétextant une épidémie de peste, déplaçaient les populations noires du Plateau. Initialement appelée Ponty-Ville, elle fut rebaptisée « Médina »par le chef de la confrérie Tidiniya au Sénégal, El Hadj Malick Sy, en hommage à la ville sainte de l’Islam.

Anecdote : se perdre dans ses ruelles est presque un rite de passage. Entre les marchés colorés et les échoppes animées, tu repartiras sûrement avec une histoire, un sourire… et peut-être un objet improbable que tu n’avais même pas prévu d’acheter !

Profil actuel : quartier animé et vivant, riche en culture urbaine.

Lieu marquant : marché Sandaga.

Medina

Ouakam

Histoire : littéralement « ceux qui résident dans la cuvette » en wolof. Village lébou traditionnel fondé par Alé Ndoye, Ouakam s’est installé au pied des Mamelles, un lieu stratégique proche de la mer. Le quartier a accueilli des camps militaires sous la colonisation et la construction du phare des Mamelles. Aujourd’hui, le monument de la Renaissance africaine et la mosquée de la Divinité reflètent son patrimoine et sa modernité.

Anecdote : la légende raconte qu’Alé Ndoye aurait choisi l’emplacement en suivant un oiseau. Les habitants aiment rappeler que leur quartier « ne se rend jamais ».

Lieu marquant : mosquées, corniche, phare des Mamelles, monument de la Renaissance africaine

Profil actuel : quartier mêlant mer, traditions lébous et modernité, avec patrimoine culturel, espaces résidentiels et zones touristiques.

Mosquée Ouakam

Les Mamelles

Histoire : deux collines coniques dominent Dakar, d’où le nom évocateur. Longtemps sacrées pour les Lébous, qui s’en servaient comme repères pour la navigation et pour certains rituels marins. Aujourd’hui, elles symbolisent à la fois l’histoire et la modernité de Dakar.

Anecdote : une légende populaire raconte que les deux collines seraient les seins d’une jeune fille laide nommée Khary Khougué, dont l’histoire se termina par sa noyade en mer, mais dont la poitrine est restée visible... Depuis, les Mamelles font sourire les Dakarois autant qu’elles attirent les touristes !

Profil actuel : lieu touristique et culturel, avec restaurants et points de vue exceptionnels.

Lieu marquant : Phare des Mamelles, Monument de la Renaissance africaine.

Monument rde la Renaissance africaine

Parcelles assainies

Histoire : créé pour désengorger le centre-ville de Dakar dans les années 1970, avec des parcelles abordables et logements décents.

Anecdote : quartier divisé en unités numérotées de 1 à 26, chaque « Unité » a son ambiance et ses petites rivalités.

Profil actuel : quartier familial et dynamique, cœur de la vie populaire dakaroise, avec marchés, écoles, mosquées et vie sociale intense.

Patte d’Oie

Histoire : plusieurs routes se rejoignent ici comme les doigts d’une patte d’oie, d’où le nom. Les urbanistes ont même poursuivi le thème, certaines cités alentours portent des noms d’oiseaux, un clin d’œil drôle à la topographie du quartier.

Anecdote : les Dakarois aiment plaisanter « Si tu traverses Patte d’Oie en heure de pointe, tu peux traverser n’importe quel carrefour au Sénégal ». Les embouteillages sont devenus une épreuve presque mythique pour les novices.

Profil actuel : carrefour stratégique avec trafic intense, lieux de commerce et passages quotidiens de milliers de Dakarois.

Patte d’oie

Rebeuss

Histoire : quartier-village historique de Dakar Plateau. L’origine exacte est incertaine, mais il pourrait évoquer le danger ou le manque de sûreté (du wolof « rëbess » : remous ou agitation).

Anecdote : l’expression « finir à Rebeuss » est entrée dans le langage courant pour exagérer une simple contravention.

Profil actuel : quartier populaire et animé, avec ruelles étroites, communautés diverses et vie économique dynamique. Si vous voulez acheter des marmites ou des fourneaux à charbon, c’est là.

Lieu marquant : la prison de Rebeuss.

SICAP Liberté

Histoire : « SICAP » signifie Société immobilière du Cap-Vert. Créée dans les années 50, cette cité moderne reflète l’esprit d’indépendance et d’émancipation de l’époque. « Liberté » symbolisait le nouveau souffle d’un pays qui voulait se réinventer.

Anecdote : chaque Liberté a sa propre identité. Liberté 6 est connue pour son énergie unique, ses ruelles animées et ses habitants fiers de leur quartier.

Profil actuel : quartier résidentiel et actif, bien organisé et animé par la vie locale.

Plateau

Histoire : le nom s’explique par son élévation par rapport au reste de la ville, c’était le promontoire idéal pour bâtir la capitale coloniale. Centre administratif et historique, le Plateau raconte l’urbanisation et la modernisation de Dakar.

Anecdote : Les Dakarois marchent vite ici, le temps semble s’accélérer.

Profil actuel : quartier moderne, administratif et animé.

Lieu marquant : ministères, présidence, cathédrale, marché Kermel.

Ngor

Histoire : le nom Ngor signifie «  dignité  » en wolof. Ce village lébou traditionnel abrite l’île de Ngor, rendue célèbre par le documentaire américain The Endless Summer (1966), qui en fit un spot de surf mythique accueillant chaque année des surfeurs du monde entier.

Anecdote : les vagues de Ngor ont façonné plusieurs générations de surfeurs sénégalais, et certains racontent encore des histoires de champions locaux ayant débuté là-bas.

Profil actuel : quartier touristique et artistique.

Lieu marquant : l’île de Ngor.

Ngor

Yoff

Histoire : village de pêcheurs lébous fondé en 1432 sous le nom de Mbohéhe, Yoff s’est développé sur la presqu’île du Cap-Vert et constituait un point d’atterrissage pour les câbles télégraphiques transatlantiques. Sa population a ensuite augmenté dans les années 1960 avec l’arrivée d’habitants venus du centre de Dakar et des zones rurales.

Anecdote : les cérémonies et traditions lébous rythment toujours la vie quotidienne, reliant les habitants à leur héritage maritime et aux anciennes coutumes de pêche.

Profil actuel : quartier tourné vers la mer, mêlant traditions lébous, pêche et urbanisation, avec des zones résidentielles et des espaces culturels ouverts aux habitants comme aux visiteurs.

Virage

Histoire : situé entre Ngor et Yoff, Virage tient tout simplement son nom du grand virage de la route qui longe la corniche. À l’époque, ce tournant marquait l’entrée dans les villages lébou et la sortie de l’aéroport. Au fil du temps, des commerces, ateliers et restaurants s’y sont installés, transformant ce lieu de passage en véritable quartier.

Anecdote : on dit que si tu passes à Virage un week-end, tu risques de croiser quelqu’un que tu connais… et de rester bien plus longtemps que prévu entre un bon thieboudienne, un foot sur la plage et un coucher de soleil.

Profil actuel : quartier côtier en plein mouvement, plage, surf, petites entreprises locales, restaurants et vie nocturne décontractée. Une ambiance qui mélange esprit village et modernité.

Lieu marquant : la plage de Virage, un des spots préférés des Dakarois pour se retrouver, jouer au foot et profiter de la mer.

Plage du Virage

Grand Dakar

Arrondissement vivant et populaire, illustrant l’expansion de la ville après l’indépendance. Il regroupe plusieurs quartiers.

Niary Tally : littéralement « Deux routes » en wolof, le quartier s’est vite affirmé comme un lieu à part entière. Marchés colorés et vie de quartier animée, Niary Tally a son propre petit charme unique qui le distingue de ses voisins.

HLM Grand Dakar : construit pour répondre au besoin croissant de logements, le quartier s’est structuré autour de ses résidences collectives, de son marché central et de son foisonnement d’activités au pas de porte. Ici, la vie se passe autant dans la rue que dans les maisons !

Biscuiterie : son nom gourmand intrigue ! Il provient de l’ancienne usine de biscuits qui animait le quartier et faisait tourner toute la zone. Aujourd’hui encore, Biscuiterie garde une âme ouvrière et familiale, entre petits commerces, ateliers et vie de rue. Un quartier où l’on sent l’odeur du travail bien fait plus que celle des biscuits.

Grand Dakar

Fann-Point E-Amitié

Amitié

Histoire : le quartier tire son nom de l’ancien stade de l’Amitié, construit dans les années 1960. Avec le temps, le quartier s’est développé autour de cette zone sportive et a intégré la commune de Fann-Point E-Amitié, créée en 1996 et devenue commune de plein exercice en 2014.

Anecdote : même si le stade a changé de nom plusieurs fois — Demba Diop puis Léopold Sédar Senghor — le nom « Amitié » est resté ancré dans l’imaginaire local pour désigner ce quartier dynamique. Le cinéma Amitié était très fréquenté dans les années 1980.

Profil actuel : quartier résidentiel prisé, mélangeant villas, résidences modernes et espaces publics, tout en restant animé par des marchés, commerces et services de proximité.

Point E

Histoire : le fameux « E » intrigue encore, mais le quartier a longtemps été le refuge des universitaires, intellectuels et artistes. Dans les années 70-80, cafés et galeries servaient de lieux de débats passionnés.

Anecdote : surnommé « Point Élites », le quartier était célèbre pour ses soirées où on discutait politique et culture jusqu’au bout de la nuit, autour d’un café ou d’un match improvisé dans la rue.

Profil actuel : quartier culturel et dynamique, idéal pour flâner entre galeries, cafés et espaces sportifs.

Lieu marquant : piscine olympique.

Gueule Tapée-Fass-Colobane

Colobane

Histoire : quartier historique de Dakar, Colobane est depuis longtemps un centre névralgique du commerce, célèbre pour ses marchés animés et ses échanges variés. Le nom du quartier évoque les anciens réseaux commerciaux qui structuraient la ville.

Anecdote : surnommé le « temple des affaires », Colobane attire chaque jour des milliers de personnes à la recherche de produits neufs ou d’occasion. Malgré certaines rumeurs sur sa réputation, habitants et commerçants s’efforcent de valoriser son dynamisme et son rôle économique.

Profil actuel : quartier populaire et commerçant, vivant en permanence, où l’on trouve de tout, du marché aux friperies, avec une circulation dense et une activité incessante.

Mosquée Massalikul Jinaan de Colobane

Fass

Histoire : Fass est un quartier historique de Dakar. Son nom provient de la ville de Fès au Maroc, où est enterré le fondateur du Tijaniyya, Cheikh Ahmed Tidiane Cherif. Les pêcheurs lébous furent parmi les premiers habitants de ce quartier sur la presqu’île du Cap-Vert. Fass est aussi réputé pour son écurie de lutte, qui a fait rayonner son nom dans tout le Sénégal.

Anecdote : les passionnés de lutte racontent que chaque soir de combat, les rues du quartier vibraient des encouragements et des chants des habitants, mêlant sport et vie communautaire.

Profil actuel : quartier populaire et animé, mêlant vie résidentielle, traditions lébous et culture de la lutte sénégalaise. Un lieu où l’histoire locale se ressent à chaque coin de rue.

Gueule Tapée

Histoire : le quartier tire son nom d’un petit lézard à tache rouge sous le cou. Les habitants disaient que sa « gueule tapée » annonçait la chance ou le mauvais sort, selon l’humeur du reptile.

Anecdote : les anciens racontent que si le lézard apparaissait dans une cour, la famille allait prospérer… mais s’il disparaissait trop vite, attention aux surprises !

Profil actuel : quartier populaire et animé, bavard et chaleureux, avec commerce au pas de porte et vie sociale très active.

Lieu marquant : Le marché du quartier, véritable centre nerveux.

Mermoz-Sacré-Cœur

Histoire : ce quartier doit son nom à deux origines : « Mermoz » rend hommage à Jean Mermoz, l’aviateur français pionnier de l’Aéropostale, commémoré par une stèle dans le quartier, tandis que « Sacré-Cœur » provient du groupe scolaire Sacré-Cœur construit dans les années 1960, qui a donné son identité à la zone. Avant de devenir un quartier distinct, la zone faisait partie des anciens quartiers de la SICAP.

Anecdote : l’école Sacré-Cœur a façonné l’identité locale et reste un repère majeur pour les habitants. Le quartier combine ainsi l’histoire aéronautique avec une dimension éducative et résidentielle.

Profil actuel : quartier résidentiel et commerçant, mêlant villas, résidences collectives, écoles et petites entreprises. Mermoz-Sacré-Cœur est aujourd’hui un secteur dynamique et moderne, apprécié pour sa sécurité et son organisation.

Mermoz VDN (voie de dégagement Nord)

Dakar, une ville dont chaque nom de quartier raconte une époque, une culture, une transformation. Explorer ses quartiers, c’est plonger dans son histoire !

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