Avec la mort prématurée de son père elle sera prise en charge par son oncle paternel Elaballin Diatta. Très jeune, elle quitta son village pour aller travailler à Ziguinchor comme docker. Mais à cause des conditions de vie éprouvantes, elle va quitter la Casamance pour Dakar, où elle sera bonne à tout faire chez un colon du nom de Martinet, régisseur des produits de base dans l’Ouest africain. Elle devait avoir 18 à 19 ans.
Pour certains, elle eut sa première révélation en 1941 à Dakar, lui demandant de rentrer chez elle, d’où elle mènerait une lutte pour sauver le « Sénégal » du colon. D’autres sources précisent que c’est le 8 mars 1940, en se rendant au travail, qu’elle entendit une voix lui dire « Rentre chez toi, ou il t’arrivera malheur ».Mais elle n’a pas obtempéré. Au quatrième jour, à son réveil, elle constata qu’elle était paralysée. Elle sera ramenée en Casamance où la paralysie cessa dès son arrivée, mais elle en gardera des séquelles, notamment en boitillant.
Elle demanda à son peuple le refus catégorique de toute activité imposée par les colons (refus de payer l’impôt en espèces ou en nature, rejet de la culture d’arachide au détriment de celle du riz, recrutements/enrôlements pour la guerre) et engagea celui-ci sur le chemin de la résistance.
En outre, elle disait aussi être porteuse d’un message divin qui consistait en un retour aux sources. Ainsi, elle réhabilita l’ancienne semaine diola des 6 jours (5 jours travaillés et repos le 6e jour), ordonna des sacrifices, de nouvelles formes de prières, une nouvelle religion traditionnelle.
Faiseuse de miracles
Une sécheresse s’étant abattue sur son village, la population lui demanda d’agir. Pour certains, c’est après une concentration, suivie de ses incantations que la pluie vint, et que la sécheresse fut balayée. Pour d’autres, c’est après le sacrifice de bœufs noirs que les pluies bienfaisantes arrosèrent les rizières desséchées.
Elle fut aussi capable d’accomplir des miracles. Elle commença par guérir des malades rien que par une imposition de mains. Cela s’était produit presque à son insu. Elle rendait visite à une famille et, miraculeusement, dès qu’elle tournait le dos, un homme ou une femme alités retrouvaient leur entrain grâce à la poignée de main d’Aline.
Son nom se répandit dans toute la région. De nombreuses délégations villageoises se rendirent à Kabrousse pour la rencontrer. L’audience de la prophétesse ne cessa de croître car, en plus des différents miracles qu’on lui attribuait, son message de respect pour les traditions, touchait tous les groupes ethniques, quelle que soit leur obédience religieuse. Et comme l’ancien roi de Casamance était mort, et que son successeur ne pouvait être qu’une personne douée de pouvoirs surnaturels, on pria Aline Sittoé d’assumer la charge. Elle fut sacrée « reine » et beaucoup de monde venait en pèlerinage, ou pour faire les sacrifices qu’elle réclamait en vue du pardon divin (ou pour que la pluie tombe, etc.).
Rebelle et insoumise
Devant le nombre de plus en plus important de gens qui venaient en « pèlerinage » ou qui se réclamaient de ses « idées » ou qui désobéissaient aux toubabs, les colons sentant le danger grandir de plus en plus, se lancèrent à sa recherche...
L’administration coloniale décréta qu’elle était rebelle et insoumise, qu’elle prônait une
insurrection rampante, qu’elle s’opposait à la France et qu’elle était à abattre.
C’est ainsi que les soldats arrivèrent un jour où elle était en règles « menstruelles » (chez les diola, les règles sont considérées comme impures et la femme en règles doit, entre autres, quitter son domicile pour aller dormir dans un lieu réservé à cet effet). Ils tirèrent sur ceux qui se trouvaient dans les alentours tuant une femme qu’ils prenaient pour Aline Sitoé, (sa coépouse nous dit-on). Le lendemain, pour éviter que d’autres innocents furent tués, elle alla elle-même se présenter aux colons.
Aline Sitoé Diatta fut arrêtée, le 8 mai 1943. On mit aussi son mari aux arrêts. Il sera libéré des années plus tard. La reine-prêtresse de Kabrousse alla d’une prison à l’autre au Sénégal et en Gambie et finalement fut déportée à Tombouctou, au Mali, où elle sera déclarée morte en 1944. Elle a probablement succombé aux brimades, aux tortures aux privations de nourriture et au refus de la soigner lorsqu’elle tombait malade.
Aline Sitoé Diatta a donné son nom au nouveau ferry qui relie Dakar à Ziguinchor.

7 mai 2014 à 13:36, par ndeye kane
,merci beaucoup fatou sarr tu ma aide a reussir a mon expose merci encor une fois
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14 avril 2014 à 19:27, par anita
salu moi cé anita vous pouvez maidé j’ai un enquete sur Aline Sitoé diatta
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23 mars 2014 à 20:49, par cchristine adam
c est mon ariere ariere ariere grand- mere elle a eu huit filles
14 avril 2014 à 19:15, par ratijegg
j’aime Aline Sitoe diatta et je merci fatou sarr
12 juin 2016 à 16:38, par Papa Njaay
Aline Sitoé Diatta n’a eu qu’une seule fille du nom de Hélène Nioulesse Diatta. Elle serait née vers 1940 à Rufisque de son union avec Tomosse Diatta un jeune homme de Cabrousse alors employé au Port de Dakar. Hélène Nioulesse Diatta est décédée à Dakar en Mars 2015 où elle était ven se faire opérer des yeux. Elle a été enterrée à Cabrousse dans le village natale de sa mère qu’elle n’a d’ailleurs pas trop connue. Comment Aline SItoé qui serait née entre 1910 et 1920 et supposée décédée vers 1944 à l’âge de 24 ou maximum 34 ans à t-elle pu avoir 8 filles ? Ça se saurait je crois.
18 février 2022 à 13:15, par MARIEME
BJR SVP JAI BESOIN DE VOTRE AIDE SUR LE NOM DU MARI DE ALINE SITOE DIATTA CAR JAI UN EXPOSE SUR CA PLUS VITE CAR JE DOIT RENDRE CA CE LUNDIJE CONTE SUR VOUS
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22 novembre 2013 à 18:40, par Babacar Thiaw
Bonjour je suis tres fiert de qu elle a fait c est femme non comparable et merci fatou sarr
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1er novembre 2012 à 17:54, par tacko ndiaye
merci mme sarr
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23 juin 2012 à 14:04, par adamaba
waaw me ci bcp fatou sarr pour cet article c vachemen interresan.merci
30 juin 2012 à 16:03, par n’deye oleye diallo
a cause d’elle on est fiere detre senegalaise
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11 juin 2011 à 23:18, par coumba thiombane
oh aline situe diatta toi qui ma donner le gout de vive tu ma donner le courage je taime j taime j taime j tttttttttttttttttttttt
15 décembre 2011 à 20:56, par gonghoer
merci fatou sarr de faire sortir aux oubliettes l histoire d une heroine de la casamence.bonne continuation dans d autres horizons.connaitre le nom sans connaitre la vraie personne c zero.merci
17 janvier 2012 à 10:02, par anthia toure .diarra toure et mouhamed dione
bonjour madame Fatou nous sommes des élèves de 3e au cem u 19 a Dakar grâce a vous nous avons pu trouver ce que nous cherchons depuis longtemps l histoire de la reine du cab rousse .nous vous remercions et vous souhaitons une bonne continuation .(de la part de diarra anthia et Mohamed)
17 avril 2012 à 08:47, par khady KEBE
je vous en serai toujours reconnaissante car vous m’avez parmi de réussir mon exposé
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4 septembre 2010 à 13:45, par Xris
Dommage que Ousmane Sembene n’ait pas pu réaliser un film sur cette femme véritable figure de proue de la résistance sénégalaise. Merci pour cette belle contribution à sa mémoire
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2 mai 2010 à 20:15, par Daouda S²
les eleves du lycee de thiaroye + precisement de la 1e S1 vous remercient de vos renseignements sur A.S.Diatta.Merci Fatou Sarr !!!
4 mai 2010 à 09:36, par SANE
Bien Merci Mme Sarr, continuez SVP à nous apporter quelques choses encore sur cette Brave Dame, je ne suis pas rassasié, je veux encore plus. Même si, elle est morte, il faut pousser l’Etat d’aller chercher ses os pour les ramener à Cabrousse, ou elle sera enterré dignement d’une princesse.
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5 avril 2010 à 21:51, par Philippe MEGUELLE
C’est très bien d’avoir consacré un tel article sur Aline Sitoé Diatta mais madame Fatou Sarr aurait du approfondir ses recherches aux archives et surtout auprès des anciens de Kabrousse et des villages environnants car son texte comporte de nombreuses erreurs historiques mais aussi d’appréciation sur le sens véritable du message d’Aline Sitoë : à son époque cette femme a été « diabolisée » par un certain Colonel Sajous mais aussi par les chérifs Aïdara et par le curé d’Oussouye pour des questions de religion...
Mr Philippe MEGUELLE
Docteur en Histoire à l’Univ. de ZIGUINCHOR
12 février 2011 à 22:26, par lifa14
Merci madame sarr de nous avoir donné dé info sur l hist d ALINE SITOE car nous sommes la a zig mé nous ne savons rien concernant son histoir
16 juin 2012 à 11:28, par awa fall diop
Bonjour
je viens de lire votre commentaire et je dois commencer un travail sur Aline. Comment vous contacter ? Je suis Mme Awa Fall Diop, facilitatrice, formatrice à Dakar
awafalldiop hotmail.com
29 mai 2023 à 13:59
Le secret cachée à kabrousse
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