Les dernières installations militaires françaises au Sénégal ont été officiellement restituées lors d’une sobre cérémonie organisée en présence du général Mbaye Cissé, chef d’état-major des armées du Sénégal, et du général Pascal Ianni, à la tête du commandement de l’armée française pour l’Afrique. Ce retrait clôt également l’ensemble du dispositif militaire permanent de la France en Afrique de l’Ouest, après des retraits successifs du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et du Gabon ces dernières années.

Un départ voulu par le président Diomaye Faye

La fin de la présence militaire française s’est concrétisée par la remise au gouvernement sénégalais du camp Geille (la fameuse Base aérienne 160 de Ouakam) et de l’escale aéronautique de l’aéroport de Dakar. Ces infrastructures constituaient les principaux sites d’activité des « Éléments français au Sénégal » (EFS), qui comptaient encore près de 350 militaires jusqu’au début de l’année.

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, avait annoncé en novembre 2024 la fin de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national en 2025. « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain », avait-il déclaré.

Un retrait amorcé depuis plusieurs années

Cette opération de retrait s’est déroulée de manière progressive. Le 1er juillet dernier, la station militaire de Rufisque avait déjà été restituée aux autorités sénégalaises.

Mais le retrait des troupes françaises date déjà de plusieurs années. Sous la présidence d’Abdoulaye Wade, en juin 2010, la France avait rendu les clés de sa base de Hann-Bel Air, où 1 200 soldats étaient stationnés. En 2011, les forces françaises du Cap-Vert (FFCV), créées en 1974, avaient laissé la place aux Éléments français au Sénégal, ne disposant pas d’unités combattantes mais d’un réservoir d’instructeurs spécialisés. Et en 2012 a été signé un nouveau traité instituant un partenariat en matière de coopération militaire entre les deux pays. Depuis, la défense de l’intégrité du territoire est assurée par les seules forces armées sénégalaises.

L’armée française était présente au Sénégal depuis son indépendance en 1960.