C’est ainsi qu’elle fut prise en photo par Abbé David Boilat, le 2 septembre 1850, fumant sa pipe d’honneur, entourée, de plus cinq cents femmes en grande tenue, en face desquelles se trouvaient tous les princes et les guerriers de la Reine.
Ndatté était un chef d’Etat, une résistante, une nationaliste, une mère et une éducatrice.
Un chef d’Etat
Avec Ndatté, on assiste au parachèvement du processus du contrôle du pouvoir initié par les Linguères, dès le 17e siècle. Ainsi, en 1819, dans les accords signés entre le Waalo et les français il ne figurait que des hommes, à partir de 1846, tous les actes officiels portaient le nom de Ndatté Yalla. Elle finit ainsi par reléguer le Brack et les autres dignitaires au second plan.
Parfois les Français ne s’adressaient qu’à Ndatté, et il arrivait que les lettres envoyées au gouverneur ne portent que sa seule signature. Dans une correspondance adressée le 23 mai 1851 à Faidherbe, elle s’exprimait en ces termes : « Le but de cette lettre est de vous faire connaître que l’Ile de Mboyo m’appartient depuis mon grand-père jusqu’à moi. Aujourd’hui, il n’y a personne qui puisse dire que ce pays lui appartient, il est à moi seule ». Ndatté se considérait comme le seul souverain du Royaume du Waalo.
Une résistante
Son règne sera marqué par une défiance permanente des Français contre lesquels elle a livré une bataille acharnée.
Dès 1847, elle s’opposa au libre passage des Sarakolés qui ravitaillaient l’Isle de St -Louis en bétail et adressa une lettre au gouverneur exprimant sa volonté de défendre le respect de sa souveraineté sur la vallée en ces termes : « c’est nous qui garantissons le passage des troupeaux dans notre pays ; pour cette raison nous en prenons le dixième et nousn’accepterons jamais autre chose que cela. St Louis appartient au Gouverneur, le Cayor au Damel et le Waalo au Brack. Chacun de ces chefs gouverne son pays comme bon lui semble » (Barry, 1985 : 275).
Elle finit par faire prévaloir ses droits sur l’ île de Mboye et sur l’île de Sor (actuelle ville de St Louis) qu’elle affirma n‘avoir jamais vendu à personne. Ndatté continua les pillages autour de St-Louis et n’avait cure des menaces du gouverneur. Elle refusa de rembourser les dommages commis comme le réclamaient les français.
Le 5 novembre 1850 elle interdi t tout commerce dans les marigots de sa dépendance. Avec cette mesure, la guerre deven ait inévitable, car les français voulaient assurer la sécurité de leur commerce dans la vallée du fleuve. Avec l’arrivée de Faidherbe en 1854, le Waalo va être le premier à subir les coups de la politique de conquête du Sénégal. Le 5 février 1855 Faidherbe déclencha la bataille et les troupes du Waalo seront finalement battues le 25 Février 1855 par la puissance technologique de l’ennemi.
Une mère une éducatrice
Après sa victoire sur la Reine, Faidherbe emmena son fils Si dya , âgé de dix ans, à Saint-Louis où il sera scolarisé à l’école des otages et sera envoyé plus tard en 1861 , au lycée impérial d’Alger. En 1863, Sid ya demanda à revenir au Sénégal où, il poursuivit pendant quelques mois les cours de l’école des frères. Il fût baptisé et eut pour parrain Faidherbe qui lui donna le prénom de Léon.
En 1865, alors qu’il n’était âgé que de 17 ans, la Colonie lui confia le commandement du canton de NDER. Mais il ne tardera pas à refuser d’être un relais docile de cette administration et finira par la défier. Il va ainsi poursuivre le combat nationaliste initié par sa mère.
Devant une grande assemblée de dignitaires et de son peuple, il sacrifia à la tradition des Brack : Après s’être débarrassé de ses habits européens, il prit le bain rituel dans les eaux du fleuve, se rhabilla en tenue traditionnelle et jura de ne plus jamais parler la langue du colonisateur. Ensuite il se fit faire des tresses de Thiédo (actuels dread locks) à Thianaldé, marquant ainsi le symbole de son appartenance sociale.
En novembre 1869, SIDYA dirigea une insurrection générale contre les français et fit subir de lourdes pertes aux troupes françaises. Mais l’administration coloniale ne cessa de le traquer. Arrivé chez Lat Dior pour la concrétisation d’un front de libération nationale, il fut trahi par ses guerriers qui le livrèrent au Gouverneur Valère à Saint-Louis le 25 décembre 1875. Il sera déporté au Gabon en 1876 où il mourut en 1878 à l’âge de 30 ans.
Les cendres de Sidiya doivent rejoindre celle de sa mère.
Pour être Sidiya, il fallait avoir comme mère la Reine Ndatté Yala.
Il a fallu une mère admirable pour avoir pu inculquer à un enfant âgé d’à peine 8 ans, les valeurs suprêmes, qui lui ont permis d’opposer aux français une résistance culturelle et militaire. Faidherbe a tenté en vain de le dépouiller de son identité et de sa religion traditionnelle en le nommant Léon et en le faisant baptiser comme un chrétien. Malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à dompter le fils de Ndatté, profondément enraciné dans la culture des siens, et porteur des valeurs de fierté et de nationalisme défendues par sa mère.
12 juin à 11:53, par damel
Dans cette lignée de femme combattante on peut aussi citer Lingure Birane Yacaibe Mboubou qui a aidé son mari Madior à accéder au pouvoir et son fils Birima Yacine a Succcéder à Madior. Elle a combattu le suc série de son fils en tant que Damel ( Mafali) qui lui avait retiré son titre de Linguere … une brave dame de la ligne de Mouyoy
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8 février à 07:40, par Magui
Faidherbe voulait lui enlevait sa culture non non non non un musulman ne pourait jamais s’enlever sa culture "na leer nakk wakh na leen KO Waw Waw
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26 septembre 2022 à 12:25, par Thierno Madani Kane
On accuse les guerriers de Sidiya de l’avoir trahi en le livrant aux Français par ci,on accuse le Damel du Cayor, Lat Dior Ngoné Latyr de l’avoir trahi par là ;tout compte fait, ce sont ses frères qui l’ont trahi,qui l’ont livré à l’ennemi impitoyable égoïste et lâche mais qui n’a pas de compte à rendre à ceux qui se sont alliés à lui pour défaire un digne fils d’Afrique qu’était Sidya Diop.
Aujourd’hui cet esprit continue de régner sur le continent africain avec les trahisons subies par les frères Thomas Isidore Sankara, Patrice Émérite Lumumba,....,victimes des
fantoches du colonisateur.
Nos dirigeants africains doivent se réveiller et prendre le destin de l’Afrique en mains à moins que ce ne soit une malédiction. Si tel est le cas, c’est à la jeunesse africaine aussi bien en Afrique que dans la diaspora de vaincre cette malédiction par des manifestations de « ras le bol » partout dans le monde afin de faire entendre la voix de la FUTURE MAMA AFRICA.
22 mars 2023 à 20:15, par fatou
J’ai une question alors qu’elle étais son objectif
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29 mai 2018 à 12:56
sidya diop fut trahi par lat dior et nos de ses guerriers. Tous ses guerriers ont été tué ce jour là.
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24 septembre 2016 à 20:19, par soda
ce que je trouve plutôt impressionnant c’est qu’ils ont été tous jeunes quand ils ont entamé leur résistance contrairement à maintenant ou il faut être vieux pour s’impliquer... merci pour le partage
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1er mars 2016 à 19:28, par ndew trawaré
un grand merci a tous nos mamans grand mére.
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23 janvier 2016 à 22:57, par bitty Ndiaye
Dans un contexte marqué par l’acculturation et l’aliénation en Afrique particulièrement au Sénégal ces genres de récit devrait être véhiculé pour renouer avec nos valeurs culturels. Plus sa prêche le moral et la conscience de nos jeunes filles. Telle mêre tél fils. Merci madame sarr d’avoir enrichir nos connaissances sur notre histoire
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7 novembre 2015 à 09:37, par Mongoue Nkameni Tembiwa Armand
Grand merci du fond du cœur a ce chercheur ki a su reveillerv la fierte et la bravoure des ces femmes resistantes ki ont marqués l’histoire de notre tres chere et belle Afrique.
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18 octobre 2015 à 08:23, par Yacine
Merci infiniement Fatou Sarr, voilà des femmes de valeur, de vertus. L’histoire de Ndatté Yalla, de Aline Sitoé Diatta de braves femmes, c’est une grande fierté pour le Sénégal, l’Afrique en générale
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28 septembre 2015 à 15:35, par BABACAR NENE SEYE
MERCI A NOS MERES ET SOEURS..FILLES DIGNE..VIVE NOS RESISTANCES QUI NE SONT PAS DANS LES LIVRES D’HISTOIRES DE L’AFRIQUE
9 mars 2018 à 19:39, par Aminata Diop Mbaye
Ciao comes tai c est bon çà
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