Qui a la curiosité de se pencher sur les vieilles cartes d’archives de l’Afrique Orientale y verra Thiès déjà indiquée : Thiès est donc une vieille ville où règne une atmosphère toute particulière patiemment façonnée par les événements passionnels et passionnés historiques et contemporaines qui l’ont marquée, sans la dénaturer.
Thiès est un mystère, une vieille dame à qui on ne la lui fait pas : elle en a tellement vu…
À l’origine faisant partie du Cayor, région dont fut issu le héros de la résistance contre les velléités colonisatrices françaises Lat Dior, Thiès, située à seulement 20 km de Tivaouane (fief du tidjianisme), est une ville marquée par un islam ouvert et tolérant côtoyant un catholicisme paisible.
Malgré son statut de deuxième ville du Sénégal, la ville de Thiès a réussi à se préserver de l’effervescence touristique des grandes zones urbaines et cultive une nonchalance apparente qui n’a rien à voir avec de l’oisiveté.
Cité dont l’économie reposait jadis sur le centre nerveux que représentait l’activité ferroviaire, Thiès est devenue aujourd’hui une ville jeune et active où une grande partie des habitants est employée dans l’exploitation des mines de phosphates de Taïba et de Pallo ainsi que dans les usines locales.
Meilleurs ambassadeurs de leur ville : les Thiessois eux-même
Thiès garde son coté serein : on ne la lui fait pas elle en a vu tellement d’autres notamment avec ce brave Lat Dior cauchemar des colons français.
La ville de Thiès, quadrillée de larges allées bordées d’arbres aux feuillages verts et ombrageux est plus aérée que Dakar : les constructions y sont moins condensées et anarchiques.
Le coût de la vie, les taxis, les loyers, etc. sont eux aussi bien moins élevés et les visites dans les marchés y sont beaucoup moins stressantes…
A Thiès on peut laisser du temps au temps… S’attarder devant un étal ou une échoppe en plein marché, échanger, comparer, revenir sur ses pas, hésiter, échanger avec un vendeur sans se faire harponner ni tirailler de toute part.
Dotée d’une histoire riche, non dépourvue de lieux à visiter pour ceux qui affectionnant les chemins de traverse et savent s’attarder, Thiès la discrète gagne à être visitée.
Visite du quartier rail
À visiter à Thiès
Le quartier « Ibrahima Sarr » ex-cité coloniale Ballabey avec ses villas indolemment nichées à l’ombre des arbres centenaires.
Le Musée historique, situé dans l’ancien fort Faidherbe, construit en 1864 remanié en 1879. A l’époque, des milliers de tirailleurs sénégalais y furent entraînés. Un petit musée classé patrimoine historique, ainsi que la gare d’ailleurs.
Les Manufactures sénégalaises des arts décoratifs, toutes proches. Vous pourrez assister au travail des lissiers qui tissent au point d’Aubusson sur des cartons colorés, les tapisseries sont exposées dans une galerie en rotonde. Comptez 500 000 FCFA environ le mètre carré.
Le village artisanal : dépendant de la chambre des métiers, situé dans une ancienne base militaire. Que de corps de métiers en cet endroit ! Sculpteurs sur bois, ébénistes, tanneurs sur peaux, maroquiniers, cordonniers menuisiers tisserands couturiers peintres bijoutiers y œuvrent dans différents ateliers.
Le marché situé dans l’avenue de la gare. Au niveau de la mairie une place a été aménagée récemment afin d’accueillir les concerts alors si vous arrivez en plein show, laissez-vous entraîner par le rythme des djembés et autres attractions proposées !
Thiès est également un vivier de troupes de théâtre et de comédiens le plus souvent comiques, qui font régulièrement les beaux jours des scènes dakaroises…
Thiès est surtout une essence, une atmosphère toute particulière, et qui n’y jamais mis les pieds ne peut comprendre de quoi nous voulons parler !
La capitale du rail
Pourquoi lorsque l’on parle de Thiès parle-t-on de nœud ferroviaire ? Parce que… Nous sommes dans les années 1860, Thiès est un petit village sérère comptant tout juste 75 âmes…
Tout d’abord lieu de garnison, c’est la création de la ligne de chemin de fer Dakar-Saint Louis qui lui donna son essor et fit d’elle une ville en vue. Léopold Sédar Senghor y fit ses classes politiques avant de prendre d’assaut Dakar…
Sise au carrefour des anciens royaumes du Djolof, du Cayor et du Baol, la ville de Thiès s’est, de par sa position géographique privilégiée, imposée comme le passage obligatoire de la ligne de chemin de fer Dakar-Bamako.
Aujourd’hui, la ligne ferroviaire Dakar à Saint-Louis est malheureusement suspendue, mais une liaison journalière Dakar-Thiès est assurée. Notez que Thiès est aussi un important carrefour routier.
Ibrahima Sarr, premier syndicaliste
En 1947, à Thiès, eut lieu la première grève de toute l’histoire coloniale, racontée dans le film Les pirogues des hautes terres. Meneur des hostilités : Ibrahima Sarr, syndicaliste parfaitement au fait de ses droits et de celui de ses compagnons d’infortune.
Réclamations des grévistes : de meilleures conditions de travail. Le représentant de l’autorité coloniale eut la brillante idée d’aller demander au père d’Ibrahima Sarr de faire revenir son rejeton à de meilleurs sentiments. Mais le père d’Ibrahima refusa tout net de pactiser avec l’ennemi.
Résultat des tractations, la grève dura six bons mois, à l’issue desquels les employés du rail obtinrent satisfaction. Les femmes des grévistes, ravies du dénouement de l’affaire, marquèrent le coup en faisant cérémonieusement marcher leurs hommes triomphants sur deux kilomètres de pagnes tissés (pagnes de luxe), le jour de la reprise du travail !
Treize ans plus tard, en 1960, Ibrahima Sarr devint ministre des Travaux publics. L’indépendance du Sénégal a été proclamée le 4 avril 1960, bien que les papiers officiels ratifiant le fait aient été signés quelques mois auparavant. Léopold Sédar Senghor devint le premier président du Sénégal indépendant.
Deux ans plus tard en 1962 le même Ibrahima Sarr fut arrêté ainsi que Mamadou Dia alors Premier ministre. Tous deux furent déportés et jetés en prison à Kédougou ville située dans le fin fond du Sénégal oriental.
Motif invoqué par Senghor pour la mise à l’écart des deux hommes politiques qu’il avait pourtant adoubés quelques mois plus tôt : tentative de coup d’État…
> Plus d’informations sur le site de la mairie de Thiès : https://www.thies.city/

9 février 2015 à 17:26, par Babacar
je suis thiessois vivant a l’etranger. Thies est de loin la ville la plus propre et la plus belle du Senegal. Pour repondre a celui qui demandait les premiers occupants du quartier Nguinth : c’est le quartier Takhikao. Les fondateurs du quartier Takhikao habitaient Nguinth et ont du demenager un peu plus haut (d’ou le nom Takh yi Thie Kao, par contraction Takhikao), Leur ancienne location qui est restee inhabitee jusqu’a l’arrivee des Cap verdiens est appele Nguinth parce que abandonee. Les fondateurs de Takhikao et Nguinth sont des lebous, les familles Ciss, Diouf, Faye et Gueye. Je suis de Takhikao. J’aime ma ville.
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25 juin 2014 à 19:22, par Ibra SEYE
A tous ceux qui ont vécu dans le quartier Ballabey ex Cité Ballabey, et qui en gardent encore un souvenir agréable et une nostalgie aiguisée ; j’ai l’honneur et le plus grand plaisir de vous informer que le 27 avril 2014, ses habitants m’ont élu délégué de ce quartier.
Ainsi Ballabey a son premier délégué de son histoire.
Nos ambitions sont certes grandioses mais réalisables et nous oseront compter sur l’union de nos forces avec celles de ceux qui les partageront avec nous.
29 octobre 2014 à 12:37, par danielle
bonjour
je suis française et je viens de lire que Thiès était une décharge à ciel ouvert !
qu’en est-il ? merci
3 avril 2016 à 23:37, par mamadou SIBY
thies , ville sympa j’aime thies
11 janvier 2017 à 16:47, par pierre
Chère madame je vous confirme que c est bien une décharge à ciel ouvert, quand j étais gamin nous n étions guère mieux, quand l amoco cadiz a vomi ses 250000 tonnes de mazout nous avons pris conscience, j espère que les sénégalais sauront en faire de même car le pays est magnifique, dommage !
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21 avril 2014 à 22:07, par munoz
Bonjour
Thies pour moi c’est un petit paradis.
Ma petite femme est 100% thiessoise. Nous vivons en France , toute ma belle famille se trouve là bas. Nous y reviendrons en fin d’année, après l’hivernage .Si dieu veut
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6 avril 2013 à 12:26, par Polet
Mon père, employé de la DCAN, travaillait avec les ouvriers pour la remise en état des locomotives à l’arsenal de Dakar en 1947. Enfant, je me souviens de ces mouvements de grèves, j’en découvre seulement aujourd’hui l’origine, j’ai 78 ans.
Le jour où la 1ère loco a démarré a été une grande fête, je ne retrouve pas , hélas, cette photo....
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6 février 2013 à 11:21, par OUMAR GAYE
JE SUIS THIESSOIS D’ORIGINE ; je suis à la recherche d’amis tchissois
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1er février 2013 à 16:19, par khady
Thies est peut-être une ville sympa mais quel dommage d’y accéder par une décharge à ciel ouvert.
Ne faisons pas les aveugles et les sans odorat c’est atroce et tout thiéssois qui aime tant soit peu sa ville devrait militer pour lutter contre cette horreur !
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17 décembre 2012 à 14:44, par S NDIAYE
Je pose cette question ci . Qui fut le premier de quartier de Nguinth ?
23 janvier 2013 à 19:33, par sokhenasi diagne
je suis née a thies et je vie a l’étranger toujour préssée de revenir en vacances pour manger du dibi hawssa avec un amie qui més chére sa ma nidiaye merci pour tout
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4 décembre 2012 à 11:31, par abdou
J’ aimerai vraiment pouvoir me rendre dans cette ville au bras de celle qui est née là bas..
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24 novembre 2012 à 14:25, par tomtom76
J’ aimerai vraiment pouvoir me rendre dans cette ville au bras de celle qui est née là bas...
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2 juillet 2012 à 14:30, par michela
j adore thies
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