L’avenir de la terre dans le secteur de la construction

Avec la hausse du prix de l’énergie, le coût du ciment croît fortement. Pour le remplacer, il existe une ressource inépuisable : la terre. Un matériau millénaire qui pourrait être l’avenir du bâtiment.

Publié le 18 octobre 2022  

Plus écologique, la terre, matériau universel, pourrait bien remplacer le ciment très polluant. Malheureusement, les Sénégalais ont encore un complexe à ce sujet. La terre est largement considérée comme un symbole de pauvreté, un dernier recours pour ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter du ciment.

Mais, ces dernières années, des architectes et ingénieurs sénégalais tentent de faire la promotion de la terre. Ils veulent construire autrement en s’inspirant des maisons d’autrefois en terre crue et font revivre les savoir-faire locaux. C’est le cas de Worofila, un groupement d’architectes qui exercent dans la production de briques en terre cuite au Sénégal et Élementerre, créée en 2009 par Doudou Dème, ingénieur en génie civil et spécialiste en urbanisme.

Bâtiment construit avec de la terre. Crédit photo : Worofila

LES ATOUTS DE LA TERRE

La terre offre de nombreux avantages. C’est un matériau naturel, facilement disponible et qui peut être utilisée pour n’importe quel type de bâtiment. Elle constitue également une matière première pour la fabrication de briques en terre compressée (BTC) qui apportent une meilleure fraîcheur à l’intérieur de vos maisons. De nombreux avis s’accordent à dire que c’est une excellente alternative au béton. Et, qu’au-delà du confort thermique, elle présente également des propriétés acoustiques intéressantes. C’est aussi un matériau durable. Les bâtiments construits avec de la terre ont généralement une longue durée de vie et sont résilients contre les intempéries. La terre s’adapte aussi à tous les projets, qu’ils soient décoratifs ou fonctionnels.

Selon Babacar Thiam, architecte, « la terre a ses propres performances thermiques. C’est un matériau qui respire pourrait-on dire. En plein hivernage  , lorsqu’il fait 40 °C, on n’a pas besoin d’allumer la climatisation. La terre permet de faire baisser la température de quelques degrés et faire quelques économies d’énergie. La température est naturellement auto-régulée et son utilisation ne nécessite aucune émission de CO2. L’heure est aujourd’hui à la prise de conscience écologique. »

Réaction d’une internaute

L’ABSENCE DE MAIN D’ŒUVRE QUALIFIÉE

Le marché de la construction en terre cuite au Sénégal est en pleine croissance, mais reste encore confidentiel. À peine quelques dizaines de chantier utilisent la terre cuite. Les spécialistes déplorent un manque de formation des ingénieurs. Beaucoup ne connaissent pas les différentes techniques de construction en terre cuite, alors qu’il s’agit pour la plupart de techniques anciennes, fiables et qui s’adaptent à nos climats africains marqués par la chaleur et l’humidité. « Le Sénégal manque réellement d’entreprises qualifiées capables de répondre à la demande » disent ils.

Ainsi, les chantiers « école » pourraient devenir d’excellents moyens de vulgarisation de ces techniques de construction assez particulières car le matériau ne peut pas tout faire. C’est pourquoi, il est important de confier la conception architecturale de votre projet en terre cuite à des architectes et entrepreneurs qui connaissent les vertus de ce produit pour éviter les mauvaises surprises. Les spécialistes comme Worofila et Élemeterre déjà présent sur le marché espèrent que les autorités joueront aussi leur rôle pour pousser à l’envol de la construction en terre.

Amadou M. Gueye

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